Hymne
National Grec (Traduction de Stanislas Julien, 1825)
1. Je te reconnais au tranchant de ton glaive redoutable; je te reconnais à
ce regard rapide dont tu mesures la terre.
2. Sortie des ossements sacrés des Hellènes, et forte de ton antique
énergie, je te salue, je te salue, ô Liberté!
3. Depuis longtemps tu gisais dans la poudre, couverte de honte, abreuvée
d'amertume, et tu attendais qu'une voix généreuse te dît : ‘’ Sors de la tombe!
‘’
4. Combien il tardait ce jour tant désiré ! Partout régnait un morne
silence; les cœurs étaient glacés de crainte, et comprimés par
l’esclavage.
5. Malheureuse! Il ne te restait que la triste consolation de redire tes
grandeurs passées, de les redire d'une voix entrecoupée de sanglots.
6. De jour en jour tu attendais le cri de l'indépendance, et tu te
meurtrissais le sein dans ton désespoir.
7. Tu te disais: Ah! Quand repousserai-je de ma tête le poids de
l'infortune! Et, d'en haut, l'on te répondait par des pleurs, des gémissements
et des chaînes.
8.Alors tu élevais ton regard obscurci par les larmes; et sur la robe
découlaient des flots de sang, le sang des Grecs !
9. Sous un vêtement ensanglanté, tu sortis, je le sais, d'un pas furtif et
silencieux, pour aller mendier l’assistance des nations étrangères.
10. Seule tu as entrepris ce voyage pénible, seule tu es revenue: qu'il est
difficile d'ouvrir les portes où frappe la main de la misère !
Dionysios Solomos d’origine aristocratique est né
à Zakynthos en 1798. Imprégné de culture italienne, il écrit ses premiers
poèmes en Italien. En mai 1823, en un seul mois, il écrit les 158 strophes du
Dithyrambe sur la Liberté. Le poète, âgé de 25 ans, décrit la liberté comme une
figure allégorique. Ce poème récite les sombres années de l'esclavage des Grecs
aux Οttomans, ainsi
que les exploits des combattants Grecs pour la libération de la nation.
En
1864, le Dithyrambe sur la Liberté devient officiellement l’hymne national grec.
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