On entre dans l’univers du peintre Ilias Kiriakidis comme on entre dans son atelier. Un vélo est accroché au plafond ; Ilias nous explique que là-haut, il est plus vivant que s’il était par terre. Et pour le visiteur, découvrant le lieu par hasard, c’est une immersion dans le Merveilleux
L’atelier situé à Dafni est une joyeuse caverne d’Ali Baba, et sous le regard coloré des femmes peintes aux murs, on découvre l’univers de l'artiste autodidacte. "J’ai fait une école d’art graphique, précise Ilias, mais pour moi la seule école, c’est la vie".
Ilias Kiriakidis partage son temps entre ses activités d’artistes et ses activités d’artisan. A trente ans, il se rend à Paris où il restera pendant 10 ans. Il se forme là-bas au métier de décorateur. Profession qu’il continuera d’exercer à son retour en Grèce. Peinture murale, fresques, trompe-l’œil, imitation, … Ilias perfectionne ces techniques et les mêle à ses inspirations, navigant entre sa casquette d’artiste et celle d’artisan. "Au début, j’avais du mal avec les commandes. Je me laissais dévorer par mon imagination et voulais l’exprimer dans tous mes travaux. J’ai compris plus tard, avec l’expérience, que ce comportement était égocentrique. Ce n’était pas moi qui allais habiter dans les espaces que je décorais. Je devais me plier aux exigences des clients et à leur goût."
Aujourd’hui, Ilias a laissé ses deux univers se compléter sans se piétiner. Dans sa production artistique personnelle, il a inséré des éléments propres à la décoration : notamment dans la transformation des meubles qu’il trouve abandonnés dans la rue et qui trouvent leur place parmi les tableaux symbolistes et luminaires en carton, canettes de bière et matériaux recyclés.
Travailler l’image
"Je suis aussi photographe, confie Ilias. Et j’aime travailler à partir de photos que je prends moi-même. Je me promène dans la rue, quelque chose me plait, je le prends en photo et je peux travailler dessus en peinture plus tard. Ma façon de travailler est très intense. Je me donne un thème, par exemple les nus de femmes ou les poissons et je me lance sur un nombre de tableau, une vingtaine généralement, l’objectif étant bien sur l’exposition. Je peins souvent plusieurs tableaux en même temps, sans savoir au préalable ce qui va sortir dans chacun d’eux. Pour moi c’est impossible de commencer un tableau avec une idée en tête, de le finir et de commencer autre. Je ne sais jamais ce qui va sortir de ma toile. Je commence ma peinture et j’en suis à la fois auteur et spectateur. Chacune de mes toiles se nourrissent entre elles et s’imprègnent du moment."
Café-transistor
En levant les yeux on peut voir sur des étagères proches du plafond une collection de transistors de toutes époques et de toutes tailles. Quand on le questionne à ce sujet il répond dans un sourire que c’est une passion d’enfance. "Je suis né à une époque où on n’avait pas la TV. La radio, c’était tout : les informations, les distractions, la musique. Et même quand la télévision est arrivée, j’ai continué à écouter la radio, je préférais. Quand je travaille, la musique m’aide beaucoup. C’est elle qui m’inspire les formes et surtout les couleurs. Quand j’arrive dans mon atelier, je me prépare un café et j’allume la radio : c’est parti pour des heures de travail."
source:le petit journal
Δεν υπάρχουν σχόλια:
Δημοσίευση σχολίου